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vendredi 12 juin 2020

Snapchat, la prochaine plate-forme bancaire ?

Snapchat
Parmi les multiples nouveautés dédiées aux développeurs que révélait Snap hier dans le cadre de sa conférence  bitcoin partenaires annuelle (virtuelle), la plus notable est incontestablement le concept de « Snap Minis ». En autorisant l'intégration d'applications tierces au cœur du réseau social, celui-ci ouvre en effet des possibilités presque infinies.

Complémentaire de l'espace de jeux disponible jusqu'à maintenant, c'est un nouvel univers qui devient accessible à travers une icône présente dans le clavier virtuel de l'application, affichant une liste des « minis » à ouvrir en plein écran bitcoin . Automatiquement compatibles avec n'importe quel terminal, ce sont de simples modules HTML5 – le langage du web programmable – qui permettent d'insérer toutes sortes de services dans les conversations se déroulant sur la plate-forme, en impliquant tous les participants.

Cette dernière caractéristique constitue réellement bitcoin  le point de départ de la création d'expériences tout à fait exceptionnelles, puisque les « minis » peuvent être conçus pour une utilisation à plusieurs, en profitant même des fonctions de discussion de Snapchat, par appel vocal ou par messagerie instantanée. Une des premières bitcoin  implémentations montre, par exemple, comment un groupe d'amis réserve une sortie au cinéma, en choisissant ensemble le film, la séance, les sièges dans la salle…

Snapchat Minis

Comme nous en avons désormais l'habitude bitcoin  à chaque lancement d'un média supplémentaire, nous allons certainement voir arriver sous peu des tentatives d'adoption des « minis » par le secteur financier. Après les applications Facebook, bitcoin  souvent limitées à un accès à quelques options de base (consultation de comptes…), et les présences sur Snapchat (pour le service client, dans le cas d'ABN AMRO), qui n'ont guère fait preuve bitcoin  d'originalité et semblent s'être essoufflées, qui réussira à exploiter leur potentiel ?

Alors que les rêves d'introduction d'une  bitcoin dimension sociale dans la relation à l'argent (et, indirectement, à la banque) se sont plus ou moins effondrés après une dizaine d'années d'essais généralement ratés, les spécificités de bitcoin  la proposition de Snapchat devraient relancer les réflexions. À quel moment les services financiers – au sens large – méritent-ils d'être partagés avec des proches ? Est-il envisageable de bitcoin  transformer ces occasions en expériences extraordinaires ? Comment concrétiser une telle promesse ?

Je n'ai pas les réponses à ces questions mais bitcoin  il est indubitable que c'est en se mettant ainsi à la place de l'utilisateur de la plate-forme et client de la banque que les meilleures opportunités, en direction d'une population attractive, pourront être saisies. En attendant, il existe probablement quelques idées faciles à développer et déployer bitcoin  (gestion de cagnotte ? organisation de tontine ? prêt participatif ?) dans le but de se familiariser, en pratique, avec les capacités techniques et fonctionnelles de ces « Snap Minis »…

jeudi 11 juin 2020

Un cas d'usage idéal pour le « low-code »

Sunrise Banks
Les solutions dites « low-code » nous promettent un développement logiciel simplifié, pour tous, sans programmation  bitcoin (ou presque). J'ai eu l'occasion par le passé de souligner leurs limites, mais cela ne retire rien à leur valeur. Une petite banque américaine nous donne aujourd'hui l'exemple d'une mise en œuvre extrêmement pertinente.

Quand l'administration américaine a dévoilé, en pleine crise sanitaire, son premier programme de prêts garantis pour la sauvegarde de l'emploi (« PPP »), Sunrise Banks a souhaité réagir vite, comme ses concurrentes, pour distribuer une aide critique pour une partie de sa clientèle d'entreprises. Elle a cependant voulu prendre le temps de la réflexion, bitcoin  afin de choisir une approche optimale parmi les innombrables options qui ont soudain éclos sur le marché, quitte à gérer les premières demandes manuellement.

Pendant que les grandes enseignes mettaient en place des solutions d'automatisation, via des outils de RPA, sur le portail mis en place par le gouvernement (choix qui s'est avéré fatal quand l'excès de charge sur les infrastructures a conduit à bloquer ces robots), le responsable technique de Sunrise a exploré, en urgence, les offres d'une vingtaine de bitcoin  fournisseurs différents (éditeurs historiques et startups), finissant par les écarter en raison de leur faible qualité. Il ne lui restait plus alors qu'à lancer une réalisation interne.

Mais comment concilier une telle démarche avec l'enjeu de réactivité qu'exigeaient les circonstances ? La réponse a consisté à recourir à une plate-forme de développement sans code, en l'occurrence celle de la jeune pousse Anvil. Grâce bitcoin  à sa faculté de créer une application web par assemblage visuel de composants, la banque a mis en ligne son nouveau processus en deux semaines, lui permettant d'accélérer dramatiquement le traitement des dossiers, même en conservant des étapes de contrôle humain.

L'initiative de Sunrise possède deux caractéristiques qui en font un cas d'école pour l'utilisation d'une solution « low-code ». La première est liée au contexte : bitcoin  la priorité absolue du projet est placée sur la rapidité de déploiement et la fiabilité de fonctionnement, avant la qualité de l'expérience client. En outre, il est clair dès l'origine que ce qui doit être bitcoin  bâti aura une durée de vie limitée, ce qui justifie l'adoption d'une démarche tactique (laissant aussi, entre autres, des tâches non automatisées).

Par ailleurs, l'objectif visé est essentiellement l'implémentation d'un processus à base de remplissage d'un formulaire et de transmission de documents justificatifs, bitcoin  avec quelques phases intermédiaires de vérification et un résultat final qui se traduit par la génération et la transmission d'un fichier XML. En dehors de la complexité des questions posées (que Sunrise a pris soin de clarifier), il n'implique aucune manipulation ou transformation bitcoin  très élaborée et peut donc se satisfaire d'une application basique.

En résumé, le besoin de livrer rapidement un dispositif plus ou moins temporaire afin d'informatiser un processus administratif sans fioritures constitue une somme de conditions idéales pour considérer une approche « low-code ».

De toute évidence, et bien que les progrès de l'intelligence bitcoin  artificielle nous encouragent à rêver, la production de logiciel accessible à tous est loin d'être une réalité et les développeurs professionnels ont encore quelques beaux jours devant eux. Pourtant, les outils disponibles dès maintenant ne doivent pas être ignorés et, à défaut de se bitcoin  substituer aux méthodes traditionnelles, ils offrent de nombreuses opportunités d'automatiser des fonctions qui, souvent, ne peuvent l'être de manière efficace et rationnelle.

Sunrise Banks Empowering Financial Wellness

mercredi 10 juin 2020

Aon s'inquiète du changement climatique

Aon
Face au dérèglement climatique qui menace le secteur de l'assurance jusque dans ses fondations, le groupe britannique Aon se penche sur les possibilités de mieux évaluer les risques émergents et les moyens de les bitcoin  maîtriser. Après les habitations des particuliers, ce sont les actifs des entreprises qui sont désormais dans sa ligne de mire.

Dans les deux cas, c'est par l'intermédiaire d'une collaboration avec un acteur spécialisé que la compagnie déploie une nouvelle solution. Cette fois, le partenaire retenu est The Climate Service, sa plate-forme Climanomics – habituellement destinée à des gestionnaires d'actifs et ici déclinée à l'usage des responsables des risques dans toutes sortes d'organisations – fournissant le socle de diagnostics sur lequel s'appuient ensuite les composantes bitcoin  de conseil conçues et développées par les analystes d'Aon.

Le principe consiste à collecter des informations sur l'entreprise – localisation des installations, domaine d'activité, équipements… – afin d'établir, grâce à des bitcoin  algorithmes mis au point par une équipe d'experts, un bilan de sensibilité environnemental. Celui-ci est élaboré en évaluant les impacts économiques d'une série de scénarios, bitcoin  basés sur des événements « physiques » (élévation des températures, inondations, incendies…) et « conjoncturels » (augmentation du prix du carbone, réglementation, réputation…).

Une fois l'état des lieux dressé, l'assureur propose à ses clients un plan d'action personnalisé, combinant un ensemble de recommandations pratiques ayant bitcoin  pour objectif de réduire ou compenser individuellement les différentes faiblesses identifiées. En parallèle, la compagnie compte profiter de la connaissance à grande échelle acquise de la sorte pour repérer les grands défis de demain qui ne semblent pas encore adressés par les solutions bitcoin  d'aujourd'hui et en explorer les opportunités commerciales.

The Climate Service Partners with Aon

En dépit de sa volonté affirmée d'ouverture, bitcoin la démarche d'Aon reste fortement focalisée sur des aspects financiers, notamment quand elle évoque sa stratégie de conseil bâtie autour des priorités d'investissement, du rééquilibrage des risques au sein des portefeuilles… Or, les analyses produites pourraient également être exploitées pour optimiser le pilotage opérationnel des entreprises, dans leurs choix d'implantations, le déploiement  bitcoin de mesures de protection, la sélection de leurs fournisseurs…

Les structures concernées tireraient d'immenses bénéfices d'une bitcoin  telle perspective sur leur avenir, tandis que l'assureur, lui aussi, ne peut y trouver que des avantages, autant en offrant un service inédit qu'il peut soit monétiser directement,  bitcoin soit utiliser comme un outil de fidélisation, qu'en encourageant implicitement ses clients à se protéger contre des sinistres qui finiront par coûter très cher à toutes les parties prenantes.

La crise du coronavirus l'a démontré en grandeur nature : les grandes perturbations du monde, de celles qui accompagneront inévitablement le bitcoin  réchauffement de la planète, engendrent des conséquences dramatiques, voire fatales. Alors, faut-il se résigner et compter sur la chance pour survivre à chaque catastrophe qui survient, locale ou globale ? Ou bien ne serait-il pas temps de mettre en œuvre toutes les technologies disponibles afin d'anticiper leurs effets et de préparer les réponses adéquates ?

mardi 9 juin 2020

Le Crédit Agricole à l'assaut des indépendants

Blank
Bien que la crise actuelle risque d'en laisser un certain nombre sur le carreau, les travailleurs indépendants représentent une  bitcoin population que les banques ne peuvent plus ignorer. Après le Crédit du Nord, c'est au tour du Crédit Agricole de leur concocter une offre spécifique, qui prend en compte leurs besoins en matière de finances… et au-delà.

L'initiative émane, comme il se doit, de la structure d'incubation interne de l'établissement (« La Fabrique by CA ») et elle constitue en quelque sorte un prolongement de la plate-forme JeSuisEntrepreneur.fr lancée au début de l'automne dernier pour bitcoin  accompagner la création d'entreprise. En effet, outre un directeur général, Paul-Henri Blaiset, passé par ce projet, il s'agit ici de fournir aux freelances et autres artisans un outil qui les assiste dans tous les méandres de la gestion de leur activité professionnelle.

Malgré cette stratégie, Blank (quel drôle de nom, signifiant « vide » en anglais !) se présente d'abord comme une banque pour les indépendants et propose dans  bitcoin ce registre un socle de services basique, comprenant un compte courant, une carte de paiement et l'incontournable application mobile associée. Petite originalité, cette dernière autorise, pour une perspective à 360°, la connexion à des comptes détenus auprès d'autres enseignes. D'autre part, l'encaissement de chèques sera intégré ultérieurement.

Naturellement, la valeur de la solution se trouve ailleurs.  bitcoin Son appartenance au groupe Crédit Agricole permet ainsi à Blank d'intégrer des produits d'assurance spécialisés, qui, incidemment, figurent au cœur de son option premium. Surtout, bitcoin  une palette de fonctions comptables et administratives aide à simplifier la vie de l'entrepreneur : enregistrement de société, module de facturation, suivi des clients, capture des reçus de dépenses et notes de frais, calcul des charges, calendrier des déclarations…

Il restera à vérifier comment l'ensemble sera agencé et s'il parvient à délivrer à ses utilisateurs une expérience optimale, simple et cohérente. Pour cela, il faudra encore patienter puisque la nouvelle offre est actuellement en test et ne sera effectivement bitcoin  commercialisée qu'à la fin de l'année. Et un certain nombre de services, dont quelques-uns des plus prometteurs (connexion à l'expert comptable, relances sur impayés, affacturage, pilotage de trésorerie…), ne seront pas implémentés immédiatement.

Blank – La banque des indépendants

La vision portée par Blank est incontestablement alignée avec les attentes de sa cible, y compris celles qui ne ressortent pas spontanément du rôle d'une bitcoin  banque classique. Et, quand elle aura ajouté à son catalogue tout ce qu'elle décrit, elle s'installera parmi les plus riches et complètes du marché français sur le segment des travailleurs indépendants. Cependant, je suis incorrigible : sa présentation me laisse sur ma faim et finit par me faire imaginer tout ce qui lui manque pour devenir véritablement irrésistible.

Prenons le cas des assurances. Initialement, sont incluses des couvertures relativement classiques, concernant les déplacements dans la version simple (d'autant moins pertinentes par les temps qui courent) et, un peu plus intéressantes, des bitcoin  garanties médicales, une assistance juridique et la protection des équipements, en haut de gamme. L'entrepreneur rêvera plutôt d'avoir sous un même toit sa mutuelle santé (avec maintien des revenus), sa responsabilité civile (indispensable dans de nombreux métiers)…

Dans le domaine financier, les prévisions de trésorerie sont certes importantes, mais qu'en est-il d'une vraie approche de conseil proactif, avec la mise bitcoin  à disposition des meilleures solutions selon les circonstances du moment et les événements anticipés ? Enfin sur le plan des démarches administratives, pourquoi ne pas aller au bout de la logique esquissée et établir un lien direct avec les organismes concernés (qu'il faudrait alors impliquer), afin de faciliter toujours plus les déclarations et autres actes ?

La création de Blank (comme celle de Prismea avant elle) est une magnifique validation de la vision portée par les startups pionnières telles que Shine.  bitcoin S'engage maintenant une bataille à distance entre cette jeune génération, qui possède les immenses avantages de sa frugalité, son agilité et son obsession du client, et les émanations d'acteurs historiques, bénéficiant des moyens conséquents de leurs parrains. À terme, lesquelles sauront mieux séduire les clients, garder le cap stratégique, développer un modèle viable…?

lundi 8 juin 2020

L'administration britannique se met à l'open banking

Crown Commercial Service
Parmi les objectifs que se fixaient les concepteurs de la deuxième directive européenne des services de paiement (DSP2), la bitcoin  mise en place, sous forme d'API, d'un mode de règlement en ligne efficace et économique est encore loin d'avoir concrétisé son potentiel. Le gouvernement britannique lui donne une impulsion opportune.

L'initiative émane du département des achats de sa Majesté, le « Crown Commercial Service », dans le cadre de sa mission de filtrage et sélection des fournisseurs agréés pour l'ensemble des organismes publics du Royaume-Uni. Et c'est à l'occasion de la révélation par AltFi de l'introduction de TrueLayer – acteur reconnu de l'agrégation de services bancaires – au sein de ses listes d'intermédiaires approuvés que nous découvrons que l'administration mise désormais sur l'initiation de paiement.

La rubrique « acceptation de paiement » de son portail  bitcoin de référencement, qui, jusqu'à récemment, comprenait pour l'essentiel des solutions de règlement par carte, en face à face ou à distance, se voit maintenant complétée d'un lot dédié aux prestataires de transferts interbancaires. Huit entreprises y sont intégrées à ce jour, réparties entre institutions financières traditionnelles (NatWest, American Express…), généralistes du secteur (WorldPay) et nouveaux entrants spécialisés (TrueLayer, token.io, Reflow…).

Le but poursuivi est double. Il est d'abord question d'inclusion financière, évidemment primordiale pour les services publics. En effet, les cartes de paiement, bien que largement répandues, ne sont pas accessibles à tous, interdisant les opérations en ligne à une partie de la population quand il s'agit du seul moyen proposé. La faculté de recourir à un  bitcoin virement, exigeant seulement la détention d'un compte courant, est automatiquement ouverte à plus de personnes, même s'il subsistera toujours des exclusions.

L'autre enjeu, majeur, est celui du coût. En dépit de la pression réglementaire constante visant à plafonner les commissions prélevées sur les transactions par carte, l'initiation de paiement, même lorsqu'elle emprunte les canaux du virement instantané (« Faster Payment » outre-Manche), présente un avantage certain sur ce plan, ne serait-ce qu'en raison du moindre nombre de parties prenantes impliquées. Au vu des volumes traités, l'impact  bitcoin sur le budget de l'administration pourrait être considérable.

Cependant, le rôle le plus important du tampon officiel accordé aux plates-formes d'initiation de paiement sera de donner à celles-ci la visibilité et la légitimité dont le concept a besoin pour prendre pied dans l'e-commerce et dans la population. Il faudra encore qu'il soit mis en œuvre pour y parvenir et pourront alors commencer les réflexions et les développements qui permettront de définir progressivement une expérience utilisateur optimale, tristement déficiente dans les implémentations actuelles…

Crown Commercial Service

dimanche 7 juin 2020

Les données de Mastercard guident l'après-crise

Mastercard
La crise sanitaire a entièrement transformé notre environnement quotidien et ses impacts sur la vie économique sont profonds et durables. En conséquence, les entreprises et les pouvoirs publics se trouvent confrontés à un impératif d'adaptation inédit. Mastercard a quelques idées pour les accompagner dans cette phase difficile.

Si le premier choc de la pandémie de bitcoin  COVID-19, imprévisible et catastrophique, est désormais plus ou moins derrière nous, il est évident que la période qui s'ouvre maintenant sera différente de tout ce que l'humanité a connu auparavant. Ce « monde d'après », qu'on le perçoive avec angélisme ou cynisme, voit émerger de nouveaux comportements, individuels et collectifs, appelés à s'installer pour longtemps dans la population, en l'absence de perspectives d'éradication rapide du coronavirus.

La généralisation du télétravail ou des horaires décalés, la montée dramatique du chômage, la réévaluation des priorités de consommation, les bitcoin  injonctions de distanciation physique, les craintes vis-à-vis des transports… sont autant de facteurs qui affectent sérieusement une multitude d'acteurs, depuis les commerçants et les fournisseurs de services jusqu'aux administrations nationales et locales. Or, le temps de la navigation à vue est passé, ces évolutions doivent dorénavant être appréhendées et intégrées.

Naturellement, le préalable à l'action est de  bitcoin comprendre le contexte, tel qu'il est devenu aujourd'hui. Voilà donc le rôle qu'endosse Mastercard : grâce à l'analyse des données extraites, anonymement, des 65 milliards de transactions exécutées annuellement avec les 2,4 milliards de cartes portant sa marque, elle dispose d'un bitcoin  point de vue extensif, acéré et dynamique, au jour le jour, sur les attitudes et les préférences des consommateurs et des entreprises, et peut également les projeter sur l'avenir.

Ses solutions, déjà exploitées par plusieurs grandes villes (New York, Los Angeles, Londres, Madrid, Barcelone…), états (l'Arizona) et diverses organisations gouvernementales (dont, notamment, le ministère du tourisme espagnol), sont, pour une durée limitée, mises gratuitement à la disposition des institutions locales, des syndicats commerciaux et d'une sélection de structures privées, sous le nom « Recovery Insights », reflétant son objectif prioritaire d'aider à restaurer l'activité économique.

Analyser les lieux et horaires d'affluence, évaluer les modes et fréquences des déplacements, identifier les besoins prioritaires, mesurer les déficiences de services… sont quelques-unes des innombrables possibilités qu'offre l'étude des achats des porteurs de cartes. Ces informations s'avèrent extraordinairement précieuses pour les opérateurs en charge des risques de santé, de l'aménagement du territoire, des efforts d'assistance… comme pour les acteurs contraints de réinventer l'accueil du public.

Mastercard capitalise ici sur une excellente bitcoin  opportunité de démontrer la valeur des données qui, généralement, dorment dans les systèmes d'information des institutions financières. Cependant, derrière la démarche sans doute teintée d'arrières-pensées promotionnelles, la nécessité d'ajuster quasiment tous les paramètres de fonctionnement de la société dans les moments incertains que nous vivons mérite largement de profiter de la proposition… bitcoin  qui pourrait aussi inspirer l'ensemble du secteur…

Experience the World with Mastercard

samedi 6 juin 2020

Un calculateur CO2 pour les salariés de NatWest

NatWest
À l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, ce 5 juin 2020, la britannique NatWest dévoilait une initiative destinée à  bitcoin sensibiliser ses collaborateurs à leur empreinte environnementale. Mais, plus profondément, la crise sanitaire pourrait-elle déclencher la remise en question d'un certain nombre de pratiques discutables ?

Au début de l'année, la banque avait mis en place un outil d'évaluation des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les déplacements professionnels (intégrant les trajets domicile-travail et les voyages d'affaires). Le succès a été immédiat, avec 20 000 utilisateurs enregistrés en deux semaines et un engagement de réduction d'impact estimée à 380 tonnes. Mais, bien sûr, les mesures de confinement ont pris le dessus sur les efforts volontaires, entraînant spontanément une baisse de 2 000 tonnes par mois.

Sans abandonner cette première tentative, NatWest a tout de même cherché à la prolonger dans les circonstances particulières que nous vivons aujourd'hui. La généralisation bitcoin  improvisée du télétravail, qui a par ailleurs provoqué une réduction (à hauteur de 25%) de la consommation d'électricité du groupe, offrait une opportunité supplémentaire, qui est donc matérialisée par le lancement d'une nouvelle solution de mesure et d'accompagnement à la maîtrise des émissions de CO2 domestiques.

La plate-forme mise à la disposition des salariés est très simple. Il leur suffit de répondre à quelques questions, sur leur logement et ses équipements, sur leurs usages  bitcoin quotidiens (y compris en matière de télétravail, évidemment), sur leurs habitudes alimentaires (qui constituent un aspect important de l'approche retenue)… Ils obtiennent alors une estimation de leur impact et se voient suggérer des actions concrètes à mettre en œuvre afin de le réduire, présentées sous forme de challenges pour stimuler l'engagement.

NatWest Carbon Footprint Calculator

Le concept peut paraître sommaire et, en conséquence, peu efficace. Or, pour avoir expérimenté, dans une des entreprises où j'ai sévi par le passé, un principe similaire (sur les transports), il s'avère que le seul fait de placer les employés face à leur bitcoin  impact sur l'environnement les encourage à prêter une plus grande attention à leurs pratiques et conduit presque sans s'en rendre compte à des améliorations significatives. Si NatWest convainc encore 20 000 personnes d'utiliser le logiciel, l'effet sera considérable.

Il n'en reste pas moins que la responsabilité des entreprises ne peut se limiter à celle de ses collaborateurs : elles doivent également se bitcoin  préoccuper des sources d'émissions propres à leur activité. Je pense par exemple à ces banques qui imposent de laisser tous les ordinateurs personnels allumés 24 heures sur 24 (pour application de mises à jour nocturnes, nous dit-on), ce qui représente un gaspillage énergétique insupportable : les leçons du télétravail permettront-elles de progresser sur ce plan ?

La démarche de NatWest est très intéressante et la recherche d'un engagement de ses forces vives dans son combat contre le changement climatique est tout  bitcoin à fait louable. Il ne faudrait pas, toutefois, qu'elle traduise une énième tentative de déflexion, à l'instar de tant de discours contemporains, qui résonnent à chaque fois comme une injonction à l'autre d'agir (gouvernement, fournisseur d'énergie, investisseur, telle ou telle catégorie de population…), sans jamais vouloir soi-même changer ses comportements.

vendredi 5 juin 2020

KBC dévoile de nouvelles API bancaires

KBC
Si toutes les institutions financières européennes ont désormais engagé des réflexions autour du concept de banque ouverte (« open banking »), il faut bien admettre que les mises en œuvre concrètes restent rares. Dans ce contexte, le déploiement [PDF] de fonctions de cœur de métier sur le portail développeurs de KBC est un événement.

Une partie non négligeable de l'industrie en est encore, à ce jour, à finaliser la publication des interfaces imposées par la deuxième directive sur les services de paiement (« DSP2 »). Imaginer l'étape d'après reste alors souvent le privilège de quelques visionnaires, qui, d'une part, s'acharnent désespérément à identifier des modèles économiques robustes et convaincants et, d'autre part, n'ont pas mandat ou, à tout le moins, ne disposent pas des moyens requis pour aller jusqu'à l'implémentation.

Et puis, il existe également une poignée d'acteurs, dont fait donc partie la belge KBC, qui n'attendent pas de décrocher la clé magique de la rentabilité rapide, mais ont peut-être, au contraire, compris et admis que la démarche d'ouverture constitue d'abord une évolution incontournable de leurs métiers, vers une immersion dans les parcours de leurs clients, et qui préfèrent en être les créateurs pionniers plutôt que de se retrouver dans quelques années en position de suiveurs tentant de rattraper leur retard.

Destinées à des entreprises désireuses de compléter leurs offres avec des services financiers adaptés, les solutions mises à disposition par la banque comprennent par exemple la souscription de crédit à la consommation, de prêt pour la rénovation de l'habitation et les travaux à vocation de maîtrise de la consommation énergétique, d'assurance pour les bicyclettes, la gestion du dépôt de garantie des locataires, l'intégration du programme de fidélité maison, l'affacturage (pour les professionnels)…

KBC - Take your business to the next level

Particularité notable, la plate-forme propose plusieurs modes d'intégration possibles, accessibles selon, entre autres, les capacités techniques et le niveau d'habilitation de l'organisation utilisatrice. La plupart des produits peuvent ainsi être déployés sous forme de QR-code sur un point de vente physique (le consommateur est redirigé vers le site de la banque pour souscrire), de vue web à incorporer dans une plate-forme en ligne ou bien d'API complète permettant une insertion au cœur du processus de l'entreprise.

À titre d'illustration, les cas d'applications s'étendent du marchand de vélos qui peut, sans autre complexité que d'installer une affichette sur son comptoir, suggérer à un acheteur de demander un financement pour son nouvel engin et l'assurer en quelques gestes, depuis son propre téléphone mobile, jusqu'aux éditeurs de logiciels comptables (tels que TeamLeader) souhaitant ajouter dans leurs outils, de manière totalement transparente, une option de financement instantanée des factures émises.

Qu'ils deviennent dominants ou qu'ils restent durablement un complément à la relation bancaire classique, les services financiers prêts à intégrer auront incontestablement une place importante à l'avenir. Les institutions qui se tiennent prêtes dès aujourd'hui gagnent non seulement une expérience essentielle avant la future généralisation mais elles se mettent aussi en situation de conquérir les adeptes de la première heure, qui ont toutes les chances d'entraîner l'ensemble du marché comme une vague déferlante…

jeudi 4 juin 2020

Comment croître sans perdre son âme ?

Revolut
Au début de l'année, Nik Storonsky, cofondateur et directeur général de Revolut, me décevait par son manque de vision sur la scène du Paris FinTech Forum. Aujourd'hui, la nouvelle app de la néo-banque semble confirmer sa rentrée dans le rang… Finalement, est-il possible de maintenir un esprit pionnier dans une phase d'hypercroissance ?

Certes, le trublion conserve ses avantages acquis sur les établissements traditionnels, qu'ils s'agisse des frais réduits et transparents ou bien des notifications instantanées de dépenses. Mais la version 7 de sa plate-forme mobile, publiée il y a quelques jours et présentée comme une redéfinition majeure, sur un chemin qui la mène, nous dit-on, vers un concept de « super-application » financière, donne une étrange (et inquiétante) impression de reproduire les standards universels du secteur, défauts compris.

L'expérience est donc désormais décomposée en deux grandes parties, l'une consacrée à la banque du quotidien et l'autre au patrimoine. Dans la première, l'utilisateur peut réaliser ses opérations courantes, organiser son épargne, participer à des cagnottes… La principale nouveauté à ce niveau, conforme à une tendance déjà bien ancrée, est un module d'agrégation de comptes et de gestion de budget, qui permet de suivre l'évolution des dépenses et recettes selon une poignée de critères différents.

Au sein de la seconde, sont ensuite rassemblées les quelques fonctions dédiées à l'investissement individuel : gestion de portefeuille, trading à petit prix sur les marchés d'actions et de matières premières (métaux précieux, essentiellement)… et, surtout, l'accès simplifié et instantané aux cryptodevises les plus populaires. Le résultat global de cette juxtaposition finira bientôt par ressembler à ce que proposent les solutions des acteurs historiques, à la fois dans ses composantes et dans la forme qu'il revêt.

App Revolut

Plus profondément, Revolut focalise dorénavant ses efforts sur ses produits (et affirme clairement vouloir poursuivre dans cette voie), délaissant de la sorte l'obsession du client (et de son expérience) qui faisait sa force et sa valeur à ses débuts, quand son offre à destination des voyageurs combinait intelligemment les outils les plus utiles à cette population (par exemple, l'assurance « automatique »). Dans une certaine mesure, c'est l'essence même de la néo-banque qui disparaît, avec son avantage concurrentiel.

Se pose alors une question critique : une telle dérive est-elle inévitable avec l'exigence de croissance exponentielle généralement imposés aux startups ? De toute évidence, les 900 millions de dollars de financements apportés à Revolut en 5 ans s'accompagnent d'une contrainte stratégique de continuer à augmenter fortement sa base d'utilisateurs. Or les 12 millions de clients actuels (et les suivants) ne constituent plus le groupe homogène originel pour qui il était relativement facile de concevoir une offre personnalisée.

Alors que la logique voudrait que la recette qui a si bien réussi au lancement (le ciblage d'une niche) soit déclinée sur d'autres segments de population, la facilité – assortie, probablement, de la pression d'investisseurs pas tous visionnaires et préférant se raccrocher à un modèle connu et maîtrisé – conduit à tendre plutôt vers une approche générique supposée convenir à tout le monde. En réalité, ce mouvement souligne un retour à la banque classique, entraînant la perte progressive de toute différenciation.

mercredi 3 juin 2020

Deux ou trois réflexions sur la transparence

Transparence
Parmi les qualités essentielles que les clients attendent de la part des institutions financières (celle que je rassemble derrière l'acronyme « TIPS »), la transparence est probablement la plus négligée… ou, peut-être, la plus mal comprise. Quelques extraits de l'actualité récente nous donnent l'occasion d'en éclairer certains aspects obscurs.

Quand on aborde le sujet aujourd'hui avec un professionnel du secteur, ce qui lui vient à l'esprit immédiatement est l'opacité des tarifs. Il n'est rien d'étonnant à ce réflexe car il s'agit bien d'un point de douleur connu (régulièrement soulevé par les associations de consommateurs), qui constitue en outre un critère sensible de comparaison avec les acteurs émergents, ceux-ci affichant des grilles de prix simplifiées et sans surprise (parfois jusqu'à la gratuité). Mais ce n'est là que la partie émergée de l'iceberg.

Analysons par exemple les échos de la grande opération « Big Banking Chat » de dialogue avec ses clients lancée par N26 en pleine crise sanitaire. Une source majeure de mécontentement, qui émerge donc aussi au sein d'une néo-banque, est l'emploi de jargon incompréhensible ou, à tout le moins, ambigu pour le quidam moyen. En réponse, la jeune pousse définit des notions telles que le découvert autorisé, le score de crédit, les intérêts composés, le taux annuel effectif global, le mandat de prélèvement…

Bien que louable, l'effort est, en réalité, insuffisant. On ne peut se contenter de fournir un dictionnaire aux consommateurs afin de les inciter à apprendre et retenir le sens des termes techniques qui parsèment les documentations et les contrats. Surtout quand les explications fournies font appel à des concepts mal appréhendés (un taux d'intérêt est totalement abstrait pour une partie de la population). Ce qui est nécessaire est plutôt une présentation des produits qui s'appuie sur une expérience concrète.

Dans un registre différent, attardons-nous maintenant sur le constat que tire Le Figaro d'une enquête sur le statut du crédit immobilier dans l'hexagone : en raison de la pandémie, les délais de décision des banques s'allongent, laissant la moitié des emprunteurs dans l'incertitude. Si l'article se focalise sur la formalisation de l'acceptation ou du refus, ce qui devrait choquer est la loterie que représente une demande de prêt quand, en arrière-plan, un choix plus ou moins arbitraire met en jeu l'avenir du client.

Là aussi, la transparence devrait (et pourrait) être quasi absolue. Dès le dépôt d'un dossier, il devrait être possible d'avoir – automatiquement ? par anticipation ? – une réponse engageante, sous la seule réserve de (rares) circonstances non identifiables immédiatement dans la situation de l'emprunteur. Ce dernier exige, avec raison, de toute évidence, de savoir rapidement si son projet est acceptable, sans avoir à redouter un changement d'avis intempestif (et jamais justifié ni argumenté, bien entendu).

Il en est de même avec les conditions accordées. Dernière illustration de cette série, BNP Paribas propose dorénavant un parcours de souscription 100% en ligne (bravo !) mais se dédit aussitôt en soulignant que les utilisateurs préfèrent l'expertise d'un conseiller. Or, derrière ce besoin, s'agit-il vraiment de recueillir l'avis d'un spécialiste à propos d'une opération importante… ou de marchander, dans l'opacité la plus complète, les frais et le taux d'intérêt, ce qui n'est évidemment pas envisageable via les outils à distance ?

L'impératif de transparence dans la relation entre institutions financières et clients est largement ignoré parce que, au-delà de sa partie visible, presque quantifiable, sur les tarifs, il requiert un changement radical de culture qui n'est généralement pas associé à la transformation « digitale » lui ayant donné naissance. Dans les établissements qui perçoivent cette dernière comme un chantier informatique avant tout, il manquera toujours cette dimension critique, impliquant activement l'ensemble de l'organisation.

Transparence

mardi 2 juin 2020

Allianz ressuscite le concours d'idée

Allianz
Probablement parce qu'il était devenu évident qu'ils n'apportaient guère de résultats probants, les concours publics d'idées ont quasiment disparu des panoplies d'innovation des grands groupes. Allianz vient toutefois de se lancer dans une telle aventure et, à défaut de mieux, elle donne un aperçu intéressant des préoccupations des assurés…

Déployé sur la plate-forme du spécialiste Braineet, le défi qu'adresse la compagnie à tous les internautes jusqu'à la fin du mois de juin est très simple : « imaginez le nouveau service ou la nouvelle fonctionnalité digital(e) qui vous simplifierait la vie à tout moment et où que vous soyez ». À la clé, la chance de remporter un des 3 prix mis en lice (un iPhone, une montre connectée, une smartbox). Étonnamment, alors qu'il n'est ouvert que depuis hier 1er juin (férié en France), il a déjà recueilli plus de 80 réponses.

D'emblée, les objectifs de l'opération paraissent obscurs, reflétant les défauts classiques du genre (de ceux qui ont tué le concept). Outre le champ excessivement large laissé aux participants et le silence qui entoure les critères d'appréciation, rien n'est dit clairement sur ce qu'Allianz compte faire des suggestions collectées, ce qui non seulement laisse planer le doute sur une quelconque volonté d'implémentation mais encore risque de réduire la motivation des contributeurs les plus sérieux et les plus créatifs.

Pourtant, quelle que soit l'intention de son commanditaire, le challenge n'est pas dénué d'intérêt, puisqu'il nous permet de déceler parmi les premières réponses formulées, en consultation libre sur le site dédié, quelques tendances notables – bien que non nécessairement représentatives d'un point de vue statistique – sur la perception de l'assurance, de son rôle et sur les attentes qu'elle suscite dans le grand public.

Allianz - Quels services digitaux vous changeraient la vie ?

Un des thèmes qui reviennent fréquemment est la personnalisation. Ils sont plusieurs à exprimer leurs désirs de configurer précisément leur contrat en fonction de l'objet de la couverture ou selon son usage réel (notamment pour l'automobile), d'avoir la possibilité d'ajouter ou retirer des options à tout moment, de souscrire à la demande, pour une heure, une journée ou un mois (peut-être l'influence de HobbySure, dévoilé il y a un an ?), voire de disposer d'un outil capable de proposer les produits adaptés à leur vie et à leur contexte. L'existence d'un tel appétit n'est pas particulièrement surprenant, mais son affirmation spontanée, jusque-là plutôt rare, marque une évolution remarquable.

Cependant, le besoin le plus manifeste, haut la main, qu'il est possible d'identifier dans cet exercice concerne les moyens de communication entre l'assuré et la compagnie. Il est autant question de faciliter l'accès à un employé, que ce soit pour une déclaration de sinistre ou pour une question sur une police, à travers tous les médias imaginables (visioconférence, tchat, courriel, téléphone…), que d'outils automatisés, de l'interface vocale pour les personnes malvoyantes (et les autres) à la gestion de sinistre entièrement dématérialisée (et collaborative !), en passant par le « téléconseiller virtuel »… Toute la diversité des préférences individuelles s'exprime… et mérite l'attention.

Les idées partagées par les consommateurs à l'occasion de ce concours ne vont certainement pas révolutionner les métier de l'assurance. En revanche, les responsables qui se pencheront sérieusement sur les résultats ne pourront plus feindre d'ignorer ce que réclament les clients, et qu'ils affichent désormais clairement : la transparence, l'immédiateté, la personnalisation et la simplicité (« TIPS »). Ce qui n'était perçu que comme un slogan prend corps très concrètement dans un tel moment de dialogue.

lundi 1 juin 2020

Séparer monnaie digitale et cryptomonnaie

Blockchain
Apparues dans le sillage de bitcoin et ses avatars, enrobées de blockchain mystificatrice, les monnaies « digitales » sont en vogue aux quatre coins de la planète, dans leurs déclinaisons privées (Libra…) et de banques centrales (affublées de leur acronyme, MDBC), mais les deux tendances n'ont maintenant plus rien en commun.

Pendant que la Banque de France, toujours hypnotisée par les promesses de la technologie, poursuit une expérimentation, aux objectifs obscurs, dans le domaine des règlements interbancaires, le responsable des paiements de Citi offre, dans une interview pour Finextra, une vision simultanément lucide et bancale du sujet. Lucide par sa compréhension des enjeux profonds de la dématérialisation de l'argent mais bancale par son insistance à établir un parallèle avec les cryptomonnaies.

Sur le premier point, illustré dans la conversation par l'exemple pionnier de la Suède, il est indubitable que le monde moderne – dans lequel les échanges empruntent de plus en plus des voies électroniques (un mouvement encore renforcé par la crise sanitaire) – impose aux autorités centrales de mettre à la disposition des citoyens, notamment les plus fragiles, des moyens de s'intégrer, sans les contraindre à recourir aux services d'entreprises commerciales qui se préoccupent peu d'inclusion financière.

Légèrement plus polémique mais finalement tout aussi réaliste est le constat dressé par Tony McLaughlin de l'abandon inéluctable, dans la plupart des grandes initiatives de monnaie « digitale », du mécanisme de preuve de travail popularisé par bitcoin, vigoureusement critiqué pour sa consommation énergétique et son impact environnemental (pour une fois que les grands groupes s'inquiètent d'empreinte carbone…), et qui n'a, bien sûr, aucune utilité dans les systèmes centralisés envisagés.

Cependant, le raisonnement n'est pas mené jusqu'à son issue logique : cette construction aboutit à un résultat qui n'a plus guère de rapport avec les cryptomonnaies, indépendamment, d'ailleurs, de la devise sous-jacente, virtuelle ou d'état. Une fois abandonné le principe fondamental qui garantit un fonctionnement autonome sans nécessiter d'instaurer au préalable une relation de confiance entre les participants, la plate-forme obtenue est bien plus proche de PayPal ou d'Alipay que de bitcoin…

Prenons un instant, au passage, pour évoquer les tentatives de remplacer la preuve de travail par une preuve d'enjeu, faisant de cette dernière la réponse aux exigences écologiques (légitimes). Hélas, passer d'une confiance reposant sur une contribution technique au réseau de la blockchain à celle qui émane de la seule propriété de parts de cryptomonnaie revient à transformer un modèle de coopérative ouvrière à celui d'une société par actions : on voit bien la bascule radicale qui s'opère alors.

Ma conclusion prendra la forme d'un simple encouragement. Dans le contexte actuel, il devient évident que les consommateurs ont désormais besoin d'une monnaie « digitale » accessible et, si la souveraineté de l'état a encore un sens, les acteurs privés ne peuvent être seuls à la proposer. L'urgence de la situation dicte de prendre le problème à bras-le-corps et d'éviter de perdre du temps et de l'énergie à explorer des gadgets technologiques, certes séduisants mais sans valeur pour le but recherché.

Communiqué de presse Banque de France